Un petit tour dans les bois...
Tout petit oui, car je suis très très fatigué aujourd'hui. Mais ici, pas besoin d'aller bien loin... Si j'étais un naufragé je serais à quelques encablures de l'île inespérée. Encore quelques brasses pathétiques et hop, la plage, rideau, tout est bien qui finit bien.
Le brame est fini, l'automne prend désormais entièrement possession de la VDAM. J'ai dit au revoir aux colchiques qui commencent à flétrir dans les prés et les sous-bois. Je regarde la marée d'or qui glisse de jour en jour plus bas le long des versants.
Dans la forêt aujourd'hui, j'ai trouvé un vase d'oubli. Un truc qui arrive parfois avec les troncs cassés des vieux hêtres.
En se penchant prudemment par dessus la margelle de mousse, on peut contempler les eaux troubles d'un puits sans fond. Ne vous fiez pas au reflet, je sais de quoi je parle.
Vous ne voyez toujours rien ?
Ben non. Normal. En fait, pour voir, il faut au choix plonger la tête dans l'eau huileuse ou en boire un peu. Je l'ai fait une fois, c'est pour ça que je sais que ce truc est un vase d'oubli. Une goutte de cette eau et c'est le Léthé en crue qui déferle dans vos veines. Juré.
Mais aujourd'hui pas touche. J'ai peut-être besoin de m'oublier mais pas d'oublier. De toute façon on n'oublie rien comme dirait le grand Jacques. Et de toute façon moi j'veux pas.
Alors j'ai juste regardé les reflets et les mousses en fleur au bord de l'abîme.
Et après, en levant la tête (ce qui m'a étourdi un peu, les vapeurs du puits quand même...), j'ai vu sur le versant sans forêt un cerf et des vautours.
Et comme j'étais un peu shooté dans le fond j'ai fait quelques photos "artistiques" de mes copains à plumes. Ben ouais ça change un peu quoi. Moi j'aime bien.
Sur le chemin du retour, près du ruisseau, j'ai trouvé ce crâne de jeune brocard aux bois asymétriques. J'en avais déjà observé un une fois, mais vivant.
"Etre ou ne pas être"...
Il ne s'est jamais posé la question ce brave petit mec.