Plumes de rappel

Ce week-end j'ai révisé certaines de mes bases, je me suis réapproprié certaines vérités. Marcher, regarder, écouter, confier à l'immensité extérieure le soin de m'apporter quelques éclaircissements sur les territoires intérieurs, ou du silence, simplement.

 Depuis le début de l'année 2014, j'avais perdu l'usage de mes jambes, pour une raison indéterminée. La Vallée des Auts' Mecs ne m'en a pas tenu rigueur. Au contraire.  C'est vrai que d'habitude ça la distrait de se taper un pseudo naturaliste qui se frappe le coeur face aux grands espaces. Mais en ces périodes hivernales où elle doit supporter le stress de ses enfants face aux hordes de régulateurs de la biodiversité je sais que ça ne l'amusait même plus... Elle n'avait pas envie de se divertir le soir, juste de fermer les yeux et d'oublier. Et moi aussi peut-être j'avais besoin de fermer les yeux... Alors, je me suis contenté de balayer les grands espaces avec ma lunette à la recherche des oiseaux messagers ou de regarder le petit monde des arbres juste derrière mes fenêtres. Des visites de courtoisie et quelques photos polies de ma part mais le coeur n'y était pas. On ne peut pas tout explorer à la fois.

Ce pic traîne souvent dans ce chêne :

Le cincle a quand même réussi à m'arracher à ma mélancolie, faut pas exagérer non plus :

Bref. J'ai vérifié ce week-end que la VDAM est toujours aussi vaste, un peu comme une boîte magique qui contient un monde entier qui nous aspire et nous absorbe dès qu'on l'ouvre, et l'on voit ce couvercle devenu ciel qui s'abat soudain sur nos têtes...J'ai regardé dans le lointain avec la même satisfaction que j'éprouve le matin à 9h00 quand je fais l'appel dans ma classe. Je fais toujours des blagues quand je fais l'appel...

Everest ? Présent !

 Grand corbeau ? Présent !

 

 

 Buse variable ? Présente !

Vautour fauve ? Il arrive maître !

 

 

Aigle, gypaète, faucon ? Y z'ont la gastro maître ! Ah ben tant pis...

Pour mon bien, je me suis rappelé à quel point j'aimais observer les oiseaux. Ces petits points noirs dans l'immensité font battre mon coeur comme des apparitions. Parfois ils s'approchent de moi, parfois non. Moi je leur parle, toujours.

"Hé mec c'est quoi que tu portes dans ton bec ? Hééé...!?"